Michel Cometto, radiesthésiste géobiologue, à la recherche des savoirs enfouis.

À l'heure du pendule

Article de De Christine Fauvet-Mycia

Le Figaro du 21 avril 2003

« Il sait que son métier suscite moquerie, méfiance, et accepte qu’il « fiche toute sa vie en l’air »

Michel Cometto s’est égaré jusqu’à ce jour, presque par hasard, un pendule lui ouvre une voie dont il n’a plus voulu s’écarter. Tournant le dos à un milieu scientifique trop peu humain à son goût, il a commencé à explorer  un autre monde, un monde oublié, celui des ondes, des vibrations, des lignes magnétiques des réseaux Hartman……

Aujourd’hui il s’y consacre entièrement. Sur la plaque, à l’entrée de sa maison dans l’Essonne, à Arpajon, deux mots, « radiethésiste, géobiologue ». C’en est fini des recherches à l’Institut Pasteur.

Viticulteurs adeptes de culture en biodynamique, agriculteurs, nouveaux propriétaires attentifs à la mémoire d’un lieu font appel à lui pour écarter de leurs cultures ou de leur gîte les mauvaises ondes.

Adolescent, pour ne pas s’éloigner de la nature, il choisit en 3ème une école d’agriculture. L’enseignement ne l’enthousiasme pas plus que sa vie de pensionnaire, mais trois professeurs jouent le rôle de « déclencheur », l’initiant à la biodynamie.

Ce qu’il ignore alors c’est qu’un décret du ministère recommande aux grandes écoles d’agriculture de ne pas prendre de citadins. Ils sont trois Parisiens. Et tous trois après leur bac essuient des refus. Ses deux camarades jettent l’éponge. Pas lui.

Il s’inscrit en fac à Orsay pour passer un Deug scientifique. Une année perdue. Rien ne l’intéresse. Ses parents s’inquiètent. Il est désabusé, n’envisage plus la vie que comme garde forestier, « seul au fond d’un bois qu’on m’oublie ».

Un article dans un journal attire l’œil de sa mère. On  y parle d’analyse biologique. Il se laisse tenter. Cet article conditionnera sa vie pendant plus de dix ans. Il entre dans un groupe pharmaceutique où, comme technicien de laboratoire il doit réaliser des dosages sanguins sur des chiens, des rats, des souris soumis à la vivisection.

Il frôle la dépression, s’en va « sommeiller à l’Institut Pasteur », pendant dix ans.

Il reconnait y avoir beaucoup appris mais la haute idée qu’il se faisait du monde scientifique, sauveur de l’humanité, en prend un coup. «  C’est le point de vue économique qui domine, pas humanitaire. Les pays riches ont les bons médicaments, les pays pauvres les mauvais. Point à la ligne. »

Il obtient un poste à l’hôpital Cochin pour monter une banque de cellules que les autres n’arrivaient pas à faire redémarrer. « J’ai senti que j’avais quelque chose dans les mains que les autres n’avaient pas » C’est à ce moment qu’interviennent le pendule et la prise de conscience. Il en voit un sur le bureau de sa mère, ironise. Elle lui met dans la poche. « J’ai commencé à jouer au professeur Tournesol. Comme ça…. »

Ses rapports avec ses collègues scientifiques se dégradent. La radiesthésie n’est plus un hobby. Il travaille de plus en plus avec son pendule. « Je commence à approcher un monde que j’ignorais….. » Michel Cometto rompt avec son labo, contacte le Syndicat national des  radiesthésistes pour « s’évaluer », apprend qu’on peut utiliser le pendule comme « un  instrument de mesure, de recherche, à le maîtriser, à se maîtriser. On vous explique que le pendule est une béquille mais que le ressenti va se développer à l’intérieur de vous »

Il découvre aussi que le choix de cette voie modifie complètement son « chemin de vie »  Les rapport avec son entourage, avec son environnement ne sont plus les mêmes. Pendant deux ans il suit une formation. Puis se sent prêt. « Si je vais sur un terrain perturbé, je vais le ressentir dans les mains, dans les pieds. J’ai une réaction aux énergies des lieux. Je suis devenu un capteur, une antenne. Je retrouve mon élément, la nature, celui dans lequel je me sentais bien quand j’étais petit. Avec des acquis (l’agriculture, la biologie) : je sais regarder un sol, déterminer les composants principaux, la forme des arbres, les parcours de l’eau cela me fait gagner du temps. Après, il faut apprendre à s’isoler, à vider son mental, poser de bonnes questions, à être une antenne, c’est cela qui fait un bon radiesthésiste. »

Il sait que son métier suscite moquerie, méfiance, voire hostilité, mais n’en a cure évoquant pour sa défense ces savoirs oubliés que maîtrisaient les moines cisterciens, que maîtrisent les Compagnons. Patiemment, il explique la terre « cet organisme vivant »dont les hommes ne cessent de « perturber l’organisation ». « Le travail de géobiologue est de comprendre à quoi est due cette lésion et de permettre aux énergies de la terre de s’exprimer : on est à la fois un diapason pour le « la » de ce lieu et on est médiateur ». Demain, à nouveau, il repartira à l’autre bout de la France à l’appel d’un viticulteur qui croit en son pouvoir, compte sur lui pour recréer sur ses terres de « bonnes énergies ».On le regardera avec curiosité, méfiance.

Il l’a accepté, il ne lâchera plus le monde des ondes même si « ça fiche toute une vie en l’air ! ». « 

Crédit photo : jeremie | Michel Cometto